MÉDITATION

« Méditer c'est regarder profondément dans le cœur des choses »

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« La méditation est la consécration de toute pratique yoguique. Souvenons-nous que le gardien de la paix, de l’amour et de la joie durable est notre propre esprit. »

COMMENT J’AI DÉCOUVERT LA MÉDITATION ?

La méditation fut le premier rendez-vous sur mon chemin de quête. Elle s’est présentée sous la forme de la retraite de 10 jours de Vipassana de Sri Goenka au Népal, sur les hauteurs de Kathmandu en 2003 (lire un extrait de mon expérience ici). Cette rencontre a été décisive, révélant l’entraînement de l’esprit comme l’essence même de toute pratique de développement personnel et spirituel.

POURQUOI MÉDITER ?

En portant l’attention à notre esprit, nous nous rendons compte à quel point celui-ci est délicat à observer. En effet, non seulement il est invisible et immatériel mais en plus, les mouvements de nos pensées, des souvenirs, des images mentales qui le traversent constamment est pour la plupart du temps déroutant. Très rapidement, nous perdons le fil de notre attention et nous nous retrouvons à tourner dans des bavardages intérieurs, perdus dans l’espace-temps.

La recherche dit que notre esprit vagabonde 48% du temps, cela fait presque la moitié de notre temps !
Et plus l’esprit vagabonde, moins il y a de joie…

Le terme tibétain pour méditation (gom) signifie, littéralement, « devenir familier » ou « s’habituer ». En effet, il s’agit de revenir et revenir encore à la pratique. Transformer le mental est un processus lent et graduel. C’est une question de se libérer, petit bout par petit bout, de schémas, de comportements instinctifs et destructeurs et de « devenir familier » avec de nouvelles habitudes qui apporteront nécessairement des résultats positifs – pour nous-même et pour les autres.

Que nous soyons à la recherche de nous-même, du bonheur ou plus simplement en quête de meilleures facultés d’attention, la méditation est essentielle pour la réalisation de notre plein potentiel.

QUELLES SONT LES SOURCES DE LA PRATIQUE ?

Les méditations prennent leur source dans le bouddhisme tibétain. Elles sont basées sur les Étapes de la Voie vers l’Éveil (Lamrim), le Chemin de Shamatha (méditation de pleine conscience menant au Samadhi ou Nirvana) et la Vision Pénétrante (Vipashyana).

« Nous déployons beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions extérieures de notre existence, mais en fin de compte c’est toujours notre esprit qui fait l’expérience du monde et le traduit sous forme de bien être ou de souffrance. Si nous transformons notre façon de percevoir les choses nous transformons la qualité de notre vie. Et ce changement résulte d’un entrainement de l’esprit que l’on appelle “méditation”. »
Matthieu Ricard

EXTRAIT BIOGRAPHIQUE, “What to do Kathmandu?”, Retraite de Vipassana, 2003

Observer les sensations du souffle dans le petit triangle en-dessous des narines d’une manière continue. C’est l’instruction essentielle qui nous servira de guidance pendant les trois premiers jours, soit les 33 prochaines heures de méditation. Cette technique s’appelle « Ānāpāna » ou « attention au souffle ». Elle a comme objectif principal de calmer l’esprit afin de le rendre plus disponible et malléable.
C’est un véritable karcher à pensées. Mais avant d’être décapées, en tentant de conserver mon attention dans ce petit triangle, mes pensées semblent s’intensifier à la puissance TGV. Comme si le simple fait de donner un ordre à mon mental le transformait en adolescent rebelle. Absolument tout faire pour ne pas obéir à la règle. Si au moins ces pensées disaient quelque chose d’intelligent ou juste d’intéressant. Mais non, elles apparaissent telle une horde de puces surexcitées sautant anarchiquement et frénétiquement pour terminer inexorablement à la poubelle au vu de leur contenu vide et souvent ridicule. Je me navre moi-même à être perturbée par de telles sottises alors que mon intention réelle est pourtant de fermement maintenir ma concentration sur les sensations de ma respiration à l’orée des narines.
Mon mental essaie de s’échapper de mille manières en me faisant fantasmer sur le prochain repas, en me servant des souvenirs alléchants, en me reprenant sur la nécessité de recalculer mon budget sur le champ, en m’emmenant à tout va dans des conversations passées ou imaginaires avec des êtres chers et même des inconnus. Tout lui semble bon pour me prouver qu’il existe et qu’il est le maître en la demeure. Cela joue avec mes nerfs et m’irrite, ajoutant de surcroît une montagne d’émotions à ces idées que je n’ai pourtant pas invitées. C’est totalement déprimant. Impossible de maintenir mon attention plus de quelques secondes en place. Je vacille entre les sentiments d’être fauchée par des tornades que je ne vois même pas venir ou de me sentir disparaître dans une pesanteur cotonneuse et obscure. Le pire de ces sentiments est celui de revenir à moi après plusieurs minutes de perdition inconsciente. Toujours assise mais complètement égarée, hors de l’espace-temps. C’est impressionnant et épuisant. J’ai le sentiment de côtoyer la folie. Ma propre folie.

[…] Depuis ce matin, nous avons commencé ladite méditation Vipassana. « Vipassana » en Pali signifie « voir la réalité telle qu’elle est ». La méditation se concentre sur l’interconnexion profonde entre l’esprit et le corps, et l’expérience directe qui en résulte. Les lois scientifiques qui guident nos pensées, nos sentiments, nos jugements et nos sensations deviennent claires. Par l’expérience directe, nous comprenons la nature selon laquelle nous progressons ou régressons, la façon dont nous produisons de la souffrance ou la manière de s’en libérer. La vie se caractérise alors par une conscience augmentée, l’absence d’illusions, le contrôle de soi et la paix.
Ainsi, nous sommes guidés à observer les sensations à travers le corps, comprendre leur nature, et développer l’équanimité en apprenant à ne pas y réagir. Selon un trajet bien défini, nous scannons tout d’abord le corps à la surface de la peau puis dans ses profondeurs. Alors que nous étions dans une immobilité d’attention avec Ānāpānasati, là, notre attention est en quasi constant mouvement. La nécessité de la première technique m’apparaît clairement car en déplaçant l’attention, il est encore plus facile de se perdre hors de l’espace-temps ou de ne pas s’en rendre compte. Seul un esprit calme, alerte et clairvoyant saura pénétrer les profondeurs abyssales de ces territoires encore en friche.

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